Reagan McCarthy - “The eyes of others our prisons; their thoughts our cages.”

Je rentrais chez moi après avoir passé ma journée avec ma famille. Je posais mes clés sur la table et me regardais dans le miroir. Parfois je me regardais et je me demandais qui j'étais. Il y avait plusieurs Reagan, la Reagan de mes parents, la Reagan flic, depuis environ deux ans il y avait aussi la Reagan d'Ashley. Je me regardais et me demandais quand est ce que ma vie s'était transformé en mensonge. Quand est ce que mentir était devenu si simple pour moi comme une seconde nature, un réflexe. En partant de chez moi ce matin, j'avais pris une décision, j'allais dire à ma famille que j'étais lesbienne, cette fois c'était la bonne. Honnêtement je ne sais pas si j'avais vraiment cru que j'allais pouvoir le faire. J'étais arrivé chez eux, j'avais regarder les photos de famille qu'ils avaient d'encadrer, moi en train de faire de l'équitation, les photos ou on était tous ensemble. Pleins de souvenirs d'une autre époque, une époque ou tous était plus simple. Bref, je n'avais pas eu l'occasion de leur dire, ou plutôt je m'étais dégonfler. Je crois que je n'étais juste pas prête, alors j'avais gardé mon masque. Parce que je n'avais pas envie de voir de la déception, peut-être même du dégout. Soyons claire, j'aimais mes parents, ils avaient beaucoup fait pour moi, je n'avais jamais manqué de rien, mais j'avais toujours l'impression qu'ils attendaient quelque chose en contrepartie. Disons qu'il n'était pas les personne les plus ouverte d'esprit du monde et c'était un euphémisme, ils pouvaient se montrer raciste, faire des commentaires homophobes, parfois dire des choses à tendances sexistes. J'aimais mes parents, mais je n'étais pas sur qu'eux m'aimerais si il découvrait que j'aimais les femmes. J'étais la dernière d'une famille de six enfants, la seule fille, j'étais attendu. Je ne voulais pas devenir une déception, une erreur. Je ne voulait pas qu'il ai honte de moi, comme si je devenais un boulet. Alors je continuais de leur mentir. Je m'étais vite rendue compte, que les garçons ne m'intéressait pas, mais j'avais essayé. J'avais essayé, parce que je savais que mes parents ne comprendrais pas. J'avais eu plusieurs petits ami. J'avais même été fiancé il y a deux ans, il travaillait dans la police aussi, il était légèrement plus vieux que moi, mes parents l'appréciaient, moi aussi, mais je ne l'aimais pas, je n'étais pas amoureuse de lui, je n'avais pas l'impression que mon cœur accélérais quand il était prêt de moi, je m'en foutais un peu de s'il pensait à moi quand on était pas ensemble et je préférais les moments ou j'étais toute seule que ceux ou j'étais avec lui. Pourtant si je n'avais pas rencontré Ashley, je serais probablement encore avec lui, s'il n'y avait pas Ashley je serais probablement mariée, peut-être même que j'aurais un enfant. Mais j'avais rencontré Ashley, elle était différente, elle était surprenante. Elle et moi ça n'aurait jamais du arriver, elle est mariée, elle a deux enfants. Ca n'aurait jamais du arriver, mais c'est arrivé, je suis tomber amoureuse d'elle, elle est la première personne a qui je pense le matin, la dernière a qui je pense le soir, je me demande si elle pense à moi quand elle est avec sa famille, rien que de la voir me rend heureuse. Elle me rend heureuse comme personne avant elle, mais aussi triste comme personne avant elle, parce qu'elle a le pouvoir de me briser. Parce que je sais qu'elle pourrait le choisir, qu'elle pourrait décider que nous deux c'est terminé, elle pourrait faire de moi une passade, elle pourrait me détruire. Quand est ce que je suis devenue ce genre de femme, une briseuse de ménage. Ma mère aurait vraiment honte de moi si elle me voyait. J'avais eu une éducation religieuse, on m'avait toujours appris à quel point l'infidélité était mal et j'étais d'accord avec ça. J'avais l'habitude de mépriser ces femmes qui sortait avec des personnes en couple, maintenant je comprenais. Je comprenais qu'on ne choisis pas de qui on tombe amoureux. Parfois je me disais qu'Ashley était la meilleure chose qui me soit jamais arrivé, d'autre fois je me disais que c'était la pire. Elle m'avait forcé à m'avouer que je n'étais pas hétéro, que je ne le serais jamais, quand je l'avais enfin accepté, j'avais rompu mes fiançailles. J'avais inventé quelque chose pour que ça passe mieux auprès de ma famille. Un mensonge de plus que je leur avait raconté, pas le premier et certainement pas le dernier d'une longue liste. Je leur avais dis que j'étais stérile, c'était une bonne excuse, mon fiancé voulait une famille, il voulait des enfants, je ne pouvais pas le priver de ça alors j'avais préférer  le quitter. J'étais un monstre, ma famille avait été la pour moi après avoir appris cette tragédie. Ils avaient voulu me soutenir dans cette dure épreuve et j'avais culpabilisé. J'avais failli leur dire la vérité, enfin une partie, mais j'avais tenu bon, j'avais continuer de mentir, après tout au point ou j'en étais. Je ne pouvais juste pas me permettre de les décevoir en leur disant la vérité. Mentir était plus facile, la vérité les ferais souffrir, me ferais souffrir, j'essayais juste de nous éviter à tous des souffrances inutile. Je voulais qu'ils soient fier de moi, c'est en partie pour ça que j'avais rejoint la police. Au fond j'avais seulement envie qu'ils m'aiment et vu que je savais qu'il ne pouvait pas m'aimer pour moi, j'essayais de me rapprocher de ce qui pouvait leur plaire. Qui suis-je ? Qui est cette personne dans le miroir ? Quelle est la vraie version de moi ?